There's a storm in our mind! Can you hear it? [Ludivine]

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There's a storm in our mind! Can you hear it?

« feat Ludivine»

En entrant dans cette maison, je ne pensais pas que les choses se dérouleraient de cette façon. J'avais voulu faire confiance à des personnes, j'avais donné ma confiance, mon respect. Je pouvais pas dire mon amitié, c'était quand même trop fort comme terme. Disons que j'avais donné de ma personne. Et en échange, qu'est-ce que j'y avais gagné? Rien que des déceptions. Alors c'était ça d'être un mec bien? C'était ça d'être un gars gentil? Ça ne me convenait pas. Faut arrêter les frais à un moment. C'est quoi le but? Être gentil et s'en prendre plein la gueule? Nan merci pas pour moi. Alors quoi? J'étais devenu quoi? Une vraie loque... ouais voilà ce que j'étais devenu. Une loque humaine. Et là, je me retrouvais sous la pluie de l'automne qui pointait le bout de son nez, une cigarette en main, plus seul que jamais. C'est pas que la solitude me fasse peur, au contraire, on n'est jamais mieux que seul pour réfléchir. Et des sujets de réflexion j'en avais. La lettre que je venais d'écrire à Ellie m'avait pas mal perturbé. J'avais l'impression que cette saloperie d'émission avait fait remonter beaucoup de fantômes de ma vie. Je rêvais de mon père toutes les nuits, je le revoyais tomber au sol dans la nuit, mon rire d'enfant qui ne comprenait pas, les pleurs de ma mère. Quand je me réveillais, je pensais au môme d'Ellie qui grandissait sans père. Et si ce père qui manquait à l'équation, c'était moi? Si j'avais simplement refusé de voir la vérité il y a six ans? Je savais ce que ça faisait de grandir sans daron, et je me rendais compte que j'étais un bel enculé d'avoir laissé ce môme. J'avais été égoïste au moment où je n'aurai pas du l'être, j'avais été égoïste envers mon propre sang, ma propre chair. Et là, avec des parfaits inconnus, je tentais de devenir quelqu'un de bien? Je voulais me racheter une conduite ou quoi? C'est pas ça qui changerait quoi que ce soit à ce que j'ai fait avant. Alors pourquoi est-ce que je me comporte comme une tafiole? La Voix espérait que cette aventure me ferait grandir. J'avais pas envie de grandir. Javais pas envie de changer. Je préférais rester le parfait connard toute ma vie. Ça évitait bien des souffrances, bien des états d'âme. Je devais faire comme avant, oublier jusqu'à l'existence d'Ellie et de notre supposé enfant. Je devais oublier cette lettre qui m'accompagnait partout depuis que je l'avais reçu. Et refermer mon cœur. J'avais voulu lui faire prendre l'air, et ça ne me convenait pas.

Sortant sa lettre de la poche intérieure de ma veste, je relisais ces mots que je connaissais par cœur à force de les lire. J'approchais mon briquet de ladite lettre, et je fis sortir la flamme. Elle dansa un moment avant de toucher le bas de la feuille verte. L'air étant humide, elle mit du temps à s'allumer, mais finalement la lettre se mit à bruler. Je pouvais voir la surface de la feuille brunir et les mots danser dans la flamme avant d'être happé à jamais. Je regardais le spectacle de la lettre d'Ellie bruler au fur et à mesure que la flamme s'attaquait au papier. J'étais heureux d'être seul à ce moment précis. Nous n'étions plus que trois dans la grande maison et l'aventure tirait doucement mais surement vers sa fin. J'étais enfermé avec deux filles qui devait probablement être en train de se faire les ongles et de se coiffer. Dans l'autre maison, que des mecs. Mais est-ce que cela aurait changé quoi que ce soit à mon état actuel si j'avais été dans l'autre maison? Probablement pas. Il ne restait plus que quelques centimètres de la lettre d'Ellie, et je pus à peine distinguer un mot de ce qu'il restait: abandonné de tous. Je fis soudain tomber le reste des cendres de la lettre me brulant légèrement le doigt. Tout en secouant la main, j'aspirais une taffe de ma cigarette, avant de me laisser tomber assis contre le mur de la maison, sous la pluie. Finissant ma cigarette je restais là, assis sous la pluie, sans bouger. Combien de temps suis-je resté là? Je sais pas. Une minute. Une heure. Peut-être plus, j'avais pas fait attention. Je réagis soudain quand le vent se leva. Une sorte d'orage de fin d'été éclatait. Un éclair tomba non loin de là, faisant un bruit du tonnerre (sans jeu de mot). J'hésitais à rentrer, j'étais bien là dehors. La pluie redoubla, on avait droit à une belle grosse averse. Il avait fait trop chaud ces jours-ci, ça ne pouvait pas durer. Il ne fallu pas longtemps pour que je sois complètement trempé. Mon tee shirt me collait à la peau, et mes cheveux dégoulinaient sur mon visage. Prenant appui sur le mur, je finis par entrer dans la maison, silencieuse comme souvent ces derniers temps. Saloperie de temps. Fermant la porte derrière moi, je me dirigeais vers la cuisine, histoire de boire un truc. Ouvrant le frigo, je n'y trouvais pas mon bonheur, j'aurai voulu un truc fort. J'ai fini par prendre un verre de jus d'orange que j'ai avalé d'une traite. Gardant mes fringues trempés je me suis dirigé d'un pas lent vers le canapé, dans lequel je me suis vautré, sans faire attention. J'ai pas remarqué tout de suite la silhouette qui était assise un peu plus loin sur le canapé, persuadé que je serai seul dans la pièce. Me vautrant dans le canapé, trempé, je regardais à travers la fenêtre l'orage qui tonnait dehors. Dehors un orage, à l'intérieur le calme plat. Trop calme pour être honnête. Quelque chose clochait... Je me mis à sourire, puis à rigoler tout seul. La situation me paraissait comique, vraiment.

Saloperie de merde...

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Gaël & Ludivine

There's a storm in our mind ! Can you hear it ?

Le temps était long. Trop long. Les minutes s’écoulaient chaque jour, laissant traîner derrière elles une odeur d’amertume, de nostalgie, de tristesse parfois, et de lassitude. Je devais être honnête : j’en avais marre d’être ici. Marre de voir les journées passer sans rien faire de concret, marre de savoir que mon absence au sein du corps de ballet me jouerait des tours, marre de sentir l’ombre de Julien derrière moi sans cesse, l’impression de le voir s’immiscer dans mon esprit et me donner des coups de fouet chaque fois que j’osais penser à quelqu’un d’autre que lui. Je savais pertinemment que lui ne ferait jamais ça, qu’il était une personne trop bonne pour oser souhaiter me faire du mal mais au fond de moi, je me sentais comme une moins que rien. Je le faisais souffrir, comme il m’avait indiqué dans sa lettre, alors que sa plus grande crainte à lui était de m’infliger une quelconque douleur. Je me sentais mal, mal d’être quelqu’un que je n’étais pas.

Rien n’arrangeait mon état. Il y avait eu cette décision de La Voix de nous séparer en deux maisons le temps d’une semaine – je l’espérais, sinon plus ! – et j’étais complètement dépitée quant aux équipes. Le problème n’était pas ceux avec qui je me trouvais, au contraire, j’adorais Gaël et Juliette et j’étais toute contente de pouvoir apprendre à les connaître encore un peu mieux. Le réel problème était plutôt ceux avec qui je n’étais pas. Priam et Khaleb m’avaient laissée toute seule pour s’enfuir dans la petite maison. Je savais que je serai forcément séparée de Khaleb puisque il se trouvait nominé, alors qu’il m’avait donné une immunité. Je ne savais pas comment le remercier, d’ailleurs. Nous étions extrêmement proches et chaque jour que je passais avec lui me donnait encore plus l’envie de le connaître hors du contexte du jeu, mais chaque fois que j’imaginais comment pourrait évoluer notre relation, Julien se matérialisait devant moi menaçant, froid, méprisant même, et je devais me rendre à l’évidence : jamais je ne quitterai Julien. C’était une sorte d’obligation de ma part, de devoir, et ça restait inexplicable.

Un coup de tonnerre me tira de mes songes. Les Hauts de Hurlevent était ouvert devant moi, posé sur mes genoux, tentant de m’appâter pour que je me remette à la lecture. Pourtant, je n’avais aucune idée de quoi parlaient les dix dernières pages que je venais de lire. Mon esprit vagabondait par ci par là et j’étais bien trop préoccupée pour pouvoir me concentrer sur quoi que ce soit, les livres comme les secrets ! J’avais buzzé Priam, sûre de moi : Gaël avait buzzé en premier, donc l’argent lui revenait. Puis il y avait eu Antoine : j’avais eu comme un déclic en rassemblant tous mes indices sur lui. Juliette avait cependant buzzé et mes craintes étaient confirmées : elle avait buzzé ce que je pensais, et mon idée était juste. Encore une fois, je m’y prenais trop tard ! L’envie de découvrir d’autres secrets s’étaient ensuite évanouis. Cette même lassitude qui me rongeait l’esprit. J’entendis soudain un juron, poussé d’une voix masculine. Or, le seul homme présent dans la grande maison était Gaël. A moins que Juliette ait donc mué dans la nuit, Gaël venait de prendre place sur le canapé. Je relevai la tête. Il ne s’était pas aperçu de ma présence. Apparemment, tout le monde avait la tête ailleurs, ces derniers temps. Je ne bougeai pas de ma place mais choisis cependant de lui indiquer que j’étais là.

– Ca résume un peu ma pensée, effectivement. déclarai-je d’un ton amusé.

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There's a storm in our mind! Can you hear it?

« feat Ludivine»

Je m'attendais pas à ce que quelqu'un soit déjà là. Je pensais que les deux filles devaient être en train de discuter ou de se refaire les ongles ou je ne sais quoi quelque part. Mais non, elle était là. Ou était donc Juliette dans ce cas? Pourquoi elles étaient pas ensemble? Fallait qu'elles me collent? Trop calme, je vous le disais, y'a un truc qui colle pas. Toujours ce foutu pressentiment à la con, que quelque chose va se passer. Comme si un gouffre s'ouvrait devant moi, mais que je continuais à avancer, sans parvenir ni à ralentir, ni à m'arrêter. Le trou était là, et 'attendait, il me tendait les bras, je savais que ma bonté apparente allait se craqueler. Je commençais à saturer de cette gentillesse ambiante. Je me lassais de voir ce monde trop rose pour moi, je n'étais pas fait pour ça. Je sentais que d'une minute à l'autre, d'un jour à l'autre, je ne pourrais m'empêcher de détruire ce calme, parce que je ne peux juste pas supporter quand tout va bien. Comme si j'avais un besoin presque maladif de détruire tout ce qui m'arrivait de bien. Les relations ça avait jamais été mon fort, mais alors à ce point là, c'était inimaginable. Je sentais que je risquais de péter un câble. C'était juste une question de temps...

La voix de Ludivine résonna dans le silence de la pièce. Mon saloperie résumait sa pensée. Je crois qu'on commençait tous un peu à en avoir marre, et on avait envie de retrouver nos proches. Ou notre quotidien tout du moins. Qu'est-ce qui m'attendait dehors? Mes parents? Avec un père dans la tombe et une mère avec laquelle on s'engueulait non stop... des frères et sœurs? Laissez moi rire... des amis? Qui ça? Jimmy mon employé? Il ne m'avait absolument pas manqué... Ellie... elle, je l'avais perdu à jamais, il fallait que je fasse mon deuil de cette relation enfin.

L'eau dégoulinait de mon visage, je sentais le goût particulier de la pluie sur mes lèvres.

Cette putain de baraque me rend dingue, je suis en train de devenir une pauvre loque Ludivine... je sens que ça va péter un de ces quatre... méchamment... Tu sais quoi Ludivine, cette saloperie de baraque, c'est un putain de jeu malsain... et je suis un connard de joueur et j'en peux plus de voir que tout va trop bien... vous êtes tous des cons... autant que moi je pense... on est des beaux connards en fait... mais je suis en train de me rendre compte que j'aime bien être entouré d'une bande de cons comme vous... et ça me rend dingue... tu comprends ce que je veux dire?

Je tourne mon visage vers elle. En langage Gaël, ce que je viens de dire, c'est je vous apprécie. Mais pas sur que ce soit compris comme ça. Je lui lance un petit sourire. Je m'embrouille les pinceaux. Ce que je raconte n'a aucun sens, enfin si pour moi il en a. bref!

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Gaël & Ludivine

There's a storm in our mind ! Can you hear it ?

Ce n’était pas le jour de Gaël. Aujourd’hui, ce devait être le jour de personne. L’envie de rien, le besoin de sortir de tout ça, de fuir les caméras, d’exposer son secret au grand jour pour pouvoir en parler librement, je voulais partir. Au point où j’en étais, c’était impossible : comment pouvais-je quitter l’aventure si près du but ? Même si j’étais une enquêtrice médiocre, que je n’avais trouvé aucun secret – enfin, officiellement, puisque j’avais tout de même ceux de Priam et d’Antoine –, personne n’avait trouvé le mien et par conséquent, j’avais une belle petite cagnotte. Pas mirobolante, mais suffisante. A deux semaines de la finale, je pouvais espérer la valider et ainsi, ramener un peu d’argent à ma famille ! C’était mon ultime souhait, les rendre heureux. Je voulais que Lyess soit fier de moi, qu’Ana et Ninon me sautent dans les bras à l’idée d’un peu moins se priver les mois prochains.

Enfin, pour tout dire, c’était une journée de merde. Une puissante journée de merde qui vous prend aux tripes et qui vous donne envie de vous terrer au fond de votre lit jusqu’à ce que le soleil se couche. Je regardai Gaël. Des gouttes de pluie ruisselaient sur son visage, donnant un côté angélique à son visage. Son discours, lui, le parut un peu moins. « Cette putain de baraque me rend dingue, je suis en train de devenir une pauvre loque Ludivine... je sens que ça va péter un de ces quatre... méchamment... Tu sais quoi Ludivine, cette saloperie de baraque, c'est un putain de jeu malsain... et je suis un connard de joueur et j'en peux plus de voir que tout va trop bien... vous êtes tous des cons... autant que moi je pense... on est des beaux connards en fait... mais je suis en train de me rendre compte que j'aime bien être entouré d'une bande de cons comme vous... et ça me rend dingue... tu comprends ce que je veux dire? » Bon. Comment devais-je le prendre ? Bien, sans doute. Je préférais le prendre bien. Même si Gaël venait de sortir une purée de jurons à mon égard, j’avais envie de le prendre bien. Parce qu’au fond, n’était-ce pas une déclaration d’amour à tous les candidats ?

- Peut-être qu’on est tous des cons. Peut-être pas. Y’a pas de bien ni de mal tu sais. Y’a que ce que tu veux voir.

Ok, je disais peut-être n’importe quoi. Mais j’avais envie de croire en ces mots, de me dire que nous n’étions pas que des gosses pourris gâtés par une société qui faisait de nous des stars pour rien. Je ne voulais pas devenir icône de téléréalité, c’était certain. Alors, tant qu’à choisir, ça me bottait bien de rentrer dans son moule.

- Je rentrerais bien dans ta secte des connards, si tu veux.

Je me laissai tomber contre un coussin et pris une grande inspiration.

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There's a storm in our mind! Can you hear it?

« feat Ludivine»

Ludivine avait compris. Du moins je crois. J'ai pas trop compris ce qu'elle m'a baragouiné après. On est tous des cons, oui ça c'était certain. Quand je voyais son comportement, et le mien, je me disais qu'effectivement on était tous des cons. Des beaux cons. Pas de mal? Pas de bien? si. Il y a du mal, il y a du bien. Je fais le mal parce que j'aime le mal, mais ce n'est pas pour autant que je le vois comme du bien, je sais que c'est mal. Mais je m'en balance, je suis un putain d'égoïste que voulez vous. La pluie nous regardais à travers la fenêtre. J'aurai du rester dehors, sous cette saloperie de pluie. C'était mon élément, ma région. Ludivine m'annonça qu'elle voulait entrer dans ma secte des connards. Je ne fais pas de secte, quoique j'adore avoir le monde à mes pieds. Cela fait-il de moi un gourou pour autant? Non.

Il est hors de question qu'on t'y accepte. Les critères de sélection sont super hard, tu les passerais pas tous. T'es juste une connasse avec certaines personnes, hors dans ma secte, il faut l'être avec tout le monde.

Je lui lançais un regard froid. Elle était une connasse, ça c'était certain. Mais pas avec tout le monde. Sa famille dont elle n'arrêtait pas de nous parler, ceux qu'elle aimait plus que tout. Ma famille, je la détestais pour ce qu'elle était et pour ce qu'elle n'était pas. Ma famille était la première de mes cibles et la sienne la première dans son cœur.

C'est quoi la pire saloperie que t'as faite dans ta vie? Vas-y je t'écoute, tu veux faire partie de ma bande de connards, alors dis moi... a qui as-tu fait le plus de mal dans ta putain de vie et comment, vas-y dis moi Ludivine. Tu m'avais déjà dit que tu étais une vilaine fille, alors dis moi, qu'as-tu fait de mal dans ta vie? Et peut-être alors j'envisagerai de te prendre dans mes connards...

Mon ton était dur, sec. Je ne voulais plus faire semblant d'être un mec cool, je ne voulais plus tenter de faire des efforts, j'en avais suffisamment fait, et pour rien. Surtout avec Ludivine. Autant être ce que je suis vraiment, autant faire ce que je sais faire. Je ne suis pas fait pour être aimable, alors merde!

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Gaël & Ludivine

There's a storm in our mind ! Can you hear it ?

Gaël me paraissait étrange… pas comme d’habitude. Plutôt comme ce premier soir où il avait semblé à tout le monde qu’il était le bel enfoiré de la saison, celui qui a toujours un mot méchant pour tout le monde, qui pousse les autres à bout avec comme seul but d’être l’unique survivant. Je n’aimais vraiment pas ce Gaël là, et pourtant, c’était lui qui se tenait devant moi, j’en étais certaine. Il me cracha presque à la figure qu’il était hors de question que je rentre dans son « groupe », que je ne passerais pas les sélections. Il me regardait avec les sourcils légèrement froncés. Ok, il en voulait à la Terre entière pour quoi au juste là ? J’avais remarqué qu’il s’engueulait un peu avec tout le monde depuis que les autres étaient revenus de la petite maison. C’était quoi son problème ? Je le laissai poursuivre sur sa lancée. « C'est quoi la pire saloperie que t'as faite dans ta vie? Vas-y je t'écoute, tu veux faire partie de ma bande de connards, alors dis moi... a qui as-tu fait le plus de mal dans ta putain de vie et comment, vas-y dis moi Ludivine. Tu m'avais déjà dit que tu étais une vilaine fille, alors dis moi, qu'as-tu fait de mal dans ta vie? Et peut-être alors j'envisagerai de te prendre dans mes connards... » D’accord, là il commençait vraiment à me taper sur les nerfs avec son petit air supérieur.

- Tu as un problème peut-être ? Quelque chose ne va pas ? Parce qu’il est hors de question que tu commences à te défouler sur moi à cause d’une petite frustration, je te préviens ! m’énervai-je en voyant à quel point il était agressif.

S’il avait un problème, personne ne lui demandait de rester là ! Je voulais engager la conversation pour faire passer les minutes un peu plus rapidement mais là, je n’acceptais pas qu’il vienne m’embrouiller pour rien.

- Il est évident que je ne pourrai jamais rentrer dans ta secte des connards parce que je pense que dans cette catégorie tu nous bats tous, et haut la main. continuai-je un peu plus calmement, me faisant à mon tour méprisante.

Ok, j’étais un petit peu sur les nerfs moi aussi. J’avais pas envie qu’on me cherche, et certainement pas maintenant !

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« feat Ludivine»

Ludivine sembla ne pas apprécier mon ton. Ma manière de parler. Donc elle ne m'appréciait pas. Parce que le vrai Gaël, c'était celui-ci, pas celui que je leur avais servi pendant quelques semaines en tentant de me retenir. Elle n'imaginait pas à quel point je me retenais de ne pas leur sortir des répliques cyniques et désagréables pendant toutes ces semaines, parce que je suis comme ça. Le vrai Gaël, il était là, en face d'elle. La pluie sur le visage m'avait remis les idées en place, j'en avais marre des faux-semblants. Marre d'être le gentil garçon. J'en avais marre de ce putain de jeu, et j'aspirais à la liberté. Dans peu de temps, on serait dehors et tout reprendrait comme avant. Rien n'aurait changé. Qu'est-ce qui m'avait pris de croire que cette émission changerait quoi que ce soit? J'avais prouvé quoi? À qui? Rien à personne. Je m'étais planté en beauté, j'avais fait une connerie en venant dans cette putain de baraque et je le comprenais seulement maintenant. Ce jeu, ce n'était pas pour moi... Tu as un problème peut-être ? Quelque chose ne va pas ? Parce qu’il est hors de question que tu commences à te défouler sur moi à cause d’une petite frustration, je te préviens ! - Il est évident que je ne pourrai jamais rentrer dans ta secte des connards parce que je pense que dans cette catégorie tu nous bats tous, et haut la main.Son ton se voulait agressif, je comprenais qu'elle voulait que je me calme mais j'en avais pas envie. Me passant la main dans les cheveux pour mettre mes cheveux en arrière, je sentis l'eau me dégouliner dans le dos.

J'ai un gros problème Ludivine, ouais un putain de gros problème... mais ce putain de problème, il se résoudra jamais... c'est pour ça que je suis un enculé Ludivine... alors ouais je vous bats tous dans ce domaine, parce que vous êtes des gentils cons, des faux cons en fait... moi j'en suis un vrai. C'est ça la différence. Les masques se cassent au bout d'un temps... j'ai essayé de faire des efforts et ça a amené que des embrouilles entre nous. Tu te rappelles quand je te disais, ce soir là, qu'on était tous des faux-semblants... je sais pas qui je suis Ludivine, je sais pas ce que je suis. La seule chose que je sais, c'est que je suis un con, parce que je sais pas quoi être d'autre... Toi tu sais ce que tu es, tu es tellement sure de toi, tellement bien dans ta peau. Je sais pas comment tu fais pour arriver à accepter tes erreurs et à les dépasser...

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Gaël & Ludivine

There's a storm in our mind ! Can you hear it ?

Depuis un certain temps, Gaël ne quittait plus cet air mi-sur la défensive, mi-je t’agresse. C’était assez déplaisant d’ailleurs puisqu’on avait toujours l’impression qu’il cherchait du mal. Je n’aimais vraiment pas le voir comme ça parce que j’avais l’impression d’être face à une personne que je ne connaissais pas, avec qui je n’avais jamais parlé. Et pourtant, nous avions déjà bien parlé durant ces mois… Mais qu’est-ce qui lui prenait !? J’avais envie de lui dire qu’avec moi il n’y avait pas de problème, qu’il n’avait pas besoin de montrer tout le temps les dents comme ça, comme un chien à qui on aurait fait du mal. Parce qu’ici, personne ne voulait lui faire du mal. En tout cas, moi c’était certain. Même si certains – ou certaine… - pensaient le contraire, je ne voulais de mal à personne. « J'ai un gros problème Ludivine, ouais un putain de gros problème... mais ce putain de problème, il se résoudra jamais... c'est pour ça que je suis un enculé Ludivine... alors ouais je vous bats tous dans ce domaine, parce que vous êtes des gentils cons, des faux cons en fait... moi j'en suis un vrai. C'est ça la différence. Les masques se cassent au bout d'un temps... j'ai essayé de faire des efforts et ça a amené que des embrouilles entre nous. Tu te rappelles quand je te disais, ce soir là, qu'on était tous des faux-semblants... je sais pas qui je suis Ludivine, je sais pas ce que je suis. La seule chose que je sais, c'est que je suis un con, parce que je sais pas quoi être d'autre... Toi tu sais ce que tu es, tu es tellement sure de toi, tellement bien dans ta peau. Je sais pas comment tu fais pour arriver à accepter tes erreurs et à les dépasser... » Oula… Là c’était certain, notre Gaël n’allait pas bien. Pas bien du tout. Il fallait que quelqu’un lui remonte le moral ! Que je prenne sur moi, que j’ignore ses petites piques.

- Tu sais, mon père disait souvent que tu deviens un con qu’à partir du moment où tu ne t’en rends même plus compte. Tu t’évertues depuis tout à l’heure à me dire que tu es quelqu’un de mauvais. Mais si tu étais vraiment mauvais, est-ce que tu te poserais encore la question ?

Je ne souriais pas mais mon ton était très calme, posé. Je ne voulais pas le brusquer ni quoi que ce soit, ni paraître agressive comme je l’étais quelques secondes auparavant. Peut-être que je voyais tout en rose mais j’avais l’impression qu’il demandait de l’aide. Et même si je me plantais complètement, on ne pouvait pas me reprocher de vouloir l’aider.

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« feat Ludivine»

ET Ludivine se calma. Comme si ce que je venais de dire l'avait calmé d'un coup. Avait calmé sa colère. Sa rage. Sa haine peut-être. Je ne savais pas après tout. Je ne savais pas ce que les gens ressentaient vraiment les uns pour les autres dans cette maison. Je les détestais tous, autant qu'ils étaient, mais eux? Au fond peut-être que je les appréciais un peu. Je ne savais pas, je ne savais plus. J'avais dit à la Voix que je les détestais, que je les méprisais, et c'était vrai. Mais c'était devenu plus compliqué avec le temps. J'avais autre chose que le mépris envers eux. Une sorte de truc que je n'arrivais pas à comprendre, à expliquer... et ça me perturbait énormément. Je ne savais plus comment comprendre les choses, les gens et leurs relations. Tout ce dont j'étais sur s'effritait. Je n'avais plus de certitude.
- Tu sais, mon père disait souvent que tu deviens un con qu’à partir du moment où tu ne t’en rends même plus compte. Tu t’évertues depuis tout à l’heure à me dire que tu es quelqu’un de mauvais. Mais si tu étais vraiment mauvais, est-ce que tu te poserais encore la question ?
Sa voix résonna dans le salon. La pluie continuait de couler au dehors. Je n'avais rien à répondre à cela. Est-ce que cela demandait vraiment une réponse au fond? Une vraie réponse? Ou est-ce que je devais simplement me taire et méditer?

J'ai toujours été persuadé d'être mauvais. Si je ne le suis pas, et que ton père a raison, alors je ne sais pas qui je suis. Gaël est un étranger pour moi même et j'aime pas ce qu'il est... je préférais encore quand j'étais un connard.

Ma voix résonna à son tour. Nos discussions se passeraient elles toujours de cette manière? Dans le noir? Dans l'honnêteté la plus complète? Comme si je ne parlais pas vraiment à Ludivine, à un être humain, mais à une sorte de conscience. Son père était un con. Je voulais être un con. Je me devais d'être un con. Sinon je n'avais plus d'excuse. Je me devais d'être méchant, d'être insolent, méchant, intolérable et intolérant. Je me devais de redevenir Gaël parce que c'est le seul que je supportais encore. Mais tout avait changé...

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Gaël & Ludivine

There's a storm in our mind ! Can you hear it ?

L’ambiance était à la fois tendue et calme, reposante. Il n’y avait aucun bruit dans la maison, sinon celui de nos respirations. La pluie coulait le long des baies vitrées, ruisselait sur le verre et venait s’écraser au sol dans une symphonie répétitive. Gaël semblait méditer sur ce que je venais de dire. Je pensais à mon père. Mon père qui n’était jamais là mais dont j’avais tellement de souvenirs. C’était un grand sage, il regorgeait de croyances et de sentiments. Il croyait dur comme fer en la vie, en la bonté. J’étais persuadée que si par magie, il n’avait pas été mon père, j’aurais beaucoup apprécié cet homme. Mais c’était le cas. Il avait été mon père et je lui en voulais pour ça. Mais ses citations, ses mots restaient toujours ancrés dans ma mémoire et j’aimais les ressortir quand j’en avais l’occasion. « J’ai toujours été persuadé d'être mauvais. Si je ne le suis pas, et que ton père a raison, alors je ne sais pas qui je suis. Gaël est un étranger pour moi-même et j'aime pas ce qu'il est... je préférais encore quand j'étais un connard. » C’était une véritable remise en question qu’il me servait là ! Mais qu’est-ce que je pouvais lui répondre à ça ? Je n’avais jamais été persuadée d’être une connasse comme il l’était. Au contraire, je m’étais toujours plu à me répéter que j’étais quelqu’un de bien, même si ce n’était pas toujours le cas.

- T’as pas besoin de te persuader d’être quelque chose. Moi j’ai connu un Gaël que j’aimais bien, un Gaël attentif et à l’écoute, qui parlait avec son cœur. Ça fait un moment que j’ai pas revu ce Gaël, mais pourquoi tu ne le laisserais pas revenir ? Parce qu’il est là, quelque part par ici, j’en suis persuadée.

J’avais terminé ma phrase en montrant son cœur. J’étais sûre qu’il était comme ça, comme le premier soir quand il se laissait vraiment aller et qu’il se montrait sincère. Alors pourquoi ne restait-il pas comme ça ? Pour la dernière semaine de jeu, je comprenais qu’il veuille garder son personnage, mais après, pourquoi n’essaierait-il pas ?

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There's a storm in our mind! Can you hear it?

« feat Ludivine»

T’as pas besoin de te persuader d’être quelque chose. Moi j’ai connu un Gaël que j’aimais bien, un Gaël attentif et à l’écoute, qui parlait avec son cœur. Ça fait un moment que j’ai pas revu ce Gaël, mais pourquoi tu ne le laisserais pas revenir ? Parce qu’il est là, quelque part par ici, j’en suis persuadée.
Mais je voulais être quelque chose. Je ne pouvais supporter de n'être rien, de ne rien être. Mon beau-père en serait trop heureux. De me voir devenir personne. Il serait trop heureux de me voir disparaître, de ne plus avoir d'identité. Ce Gaël dont elle me parlait, je ne l'aimais pas, je ne le connaissais pas. Je ne le maîtrisais pas. Et pourtant, il y a quelques années... oui quelques années encore, il était là... mais maintenant... je ne voulais plus de ce Gaël là. La pluie continuait à tomber, l'averse ne se calmerait pas de sitôt. Ludivine montrait mon coeur. Ellie... machinalement je suivais du regard ce que me montrait Ludivine. Le visage penché sur mon coeur, je le regardais un moment.

Le Gaël dont tu parles... c'est un Gaël qui aurait pu rester... si les choses étaient différentes. Mais les choses sont ce qu'elles sont. Les choses sont comme elles sont. Ce Gaël, je ne veux pas de lui. Je suis désolé.

Me levant du canapé, je sentis qu'il s'affaissa sous mon poids. Remettant mes cheveux en arrière, la pluie me tomba dans le dos. J'avais besoin d'une douche, j'étais trempé et j'allais attraper la mort si je restai comme ça longtemps. Advienne que pourra. Parfois des phrases simples nous font plus réfléchir que de longs discours. J'allais quitter la pièce, sentant le regard de Ludivine dans mon dos. Sans me retourner, je glissais une dernière phrase.

Ton père était quelqu'un de sage.

Puis je quittais la pièce.