Révélation 14

Messages : 5001 Date d'inscription : 12/08/2007

Messages : 3060 Date d'inscription : 24/07/2010

Buzz activé

Fred'. Owen.

Lassée de les voir tous se jeter sur moi, j'avais décidé de prendre les devants. Si je ne voulais plus qu'ils hypothèquent ma vie, il me fallait leur enlever toute possibilité de le faire. Et donc trouver leurs secrets. Donc je m'étais remise en chasse pour ne plus être chassée. La technique de l'animal pris en chasse qui ne trouve d'autre moyen de se défendre que d'attaquer et de sortir ses crocs. Je me devais de faire la même chose. Pour me protéger d'eux. Et surtout pour me protéger de moi-même. Parce que comme ça, je ne réfléchissais pas à autre chose.

Donc on recommence. Face à Owen cette fois. J'avais buzzé sous le coup de la colère, pour me venger, mais je me rendais compte que c'était puéril de ma part. Mais maintenant que c'était fait, c'était fait, il n'y avait plus moyen de revenir en arrière. Je me devais de comprendre. Et je me devais de lui dire. Parce qu'il m'avait bien prouvé que ce qui était dans la cabane n'était pas resté dans la cabane.

Owen, je pense que... je pense que savoir que je t'ai buzzé ne t'a pas fait peur, et que tu n'as absolument pas peur de ce que j'ai bien pu buzzer. Comme tu m'as dit que tu n'avais pas peur d'ici, de cette maison... Parce que je pense que tu ne sais pas ce que c'est. Tu ignores la peur, tu ne peux pas savoir ce que c'est. Alors je ne sais pas la raison, je présume qu'une maladie doit provoquer cela, mais à mon sens, ton secret c'est que tu es incapable de ressentir la peur. Et j'en suis désolée si c'est le cas...

Parce que moi, je suis la pire des froussardes. Mais au moins, je me sens vivante.

Messages : 152 Date d'inscription : 04/07/2013

Revelation 14
ft. everyone

Enfin on m’avait buzzé. Je commençais à croire que je cachais vraiment bien mon jeu. Et pourtant nombre de fois où mon secret avait été mis en péril, même le premier soir. Je ne fus pas du tout surpris par l’identité de la personne qui m’avait buzzé. C’était à mon tour d’être victime de la serial-buzzeuse. À mon tour de m’asseoir face à tout le monde. Je n’étais même pas curieux de savoir ce que Fred’ avait buzzé car c’était presque évident. Comme si c’était inscrit sur une pancarte clignotante juste au-dessus de sa tête. Je ne sais pas si j’étais prêt à révéler mon secret. Certes le fait que Felix ne soit pas là devant moi facilitait les choses. Bien que je sache très bien qu’il a une télévision, il n’y avait aucun doute là-dessus. Enfin Fred’ prend la parole, et tout ce qu’elle dit confirmait mes pensées. Je m’enfonce dans mon fauteuil et hoche la tête lentement. C’est le moment.

- Un jour j’ai fait une crise d’épilepsie, suite à cela mes parents m’ont emmené chez le médecin. Ils m’ont fait faire des tonnes de radios et c’est là qu’ils ont découvert que j’étais atteint de la maladie d’Urbach-Wiethe. C’est une maladie génétique, moins de 300 cas ont été révélés depuis sa découverte. Cette pathologie varie beaucoup dans les symptômes d’une personne à l’autre. Bien que d’autre ça les touchent dermatologiquement, moi c’est plutôt neurologique. Cette maladie a produit des calcifications dans le cerveau, au niveau des amygdales. Ces noyaux repèrent en fait tout ce qui pourrait être susceptible d’être dangereux. Aujourd’hui, mes amygdales sont bien endommagées ce qui me prive de la moindre inquiétude face au danger. Un jour je me suis fait « agresser » alors que je passais par un parc pour rentrer chez moi mais je n’ai pas réagi. L’agresseur est alors reparti sans me faire de mal. Je suppose qu’à défaut de ne pas être effrayé, c’est lui que j’ai effrayé. Même après ça, j’ai continué de reprendre ce chemin jour après jour, même la nuit. Je sais qu’il y en a qui trouvent cela cool, mais c’est loin de l’être. Et il y en a d’autres qui me prennent pour un monstre et ça je ne peux pas leur en vouloir. Il m’arrive souvent de penser que j’en suis un. Surtout ces derniers temps. Je voudrais tellement la ressentir. Pouvoir avoir peur pour Felix, d’arrêter de me sentir horrible à cause de ça, comme si je n’avais pas de cœur, comme si je m’en foutais de lui. Même quand il sera mourant, je ne ressentirais pas une once de peur. De la tristesse c’est tout ce que je pourrais ressentir ! Fred’, si tu savais à quel point je voudrais être à ta place, ressentir toutes ces peurs…

Je me lève du fauteuil et pars, les poings serrés et les larmes coulant sur mes joues. Je n’assume pas ce secret, pas du tout.

.pinklemon

Messages : 5001 Date d'inscription : 12/08/2007

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