Révélation + charlie. jena

Messages : 320 Date d'inscription : 12/07/2014

La dispute que je venais d'avoir avec Lucas m'avait perturbée. J'avais le sentiment qu'on avait tous les deux dépassés les bornes, que tout était allé trop loin, que l'on avait dépassé la limite. Mais le pire dans tout cela, ce n'était pas ces assiettes cassées, ce n'était pas les dégâts matériels que l'on avait causés. C'était plus ses paroles qui m'avaient marqués. Blessée. Je me sentais mal. Et tout cela avait pris une dimension supérieure. Une dimension que ca aurait pas du avoir à la base. Une dimension qui n'était pas prévu dans notre petite dispute violente. Mais c'était venu. Et putain qu'est-ce que je lui en voulais à ce type, d'avoir profité de cette engueulade pour me balancer ces choses. Et sa violence. Jena. Pendant toute cette dispute, j'avais pensé à Jena. A ce qu'elle m'avait dit sur l'île Ste-truc. A ce qu'on s'était dit. A ces moments que l'on avait partagé, à ces confiences que l'on s'était faite. Elle était celle de la maison qui savait le plus de choses de moi. La question ne se posait même pas. Je ne savais pas si j'étais celle qui savait le plus de choses d'elle. Avant oui. Avant cette semaine. Mais là, les choses avaient changé. Je l'avais vu, de loin, se rapprocher de Lucas. Je comprenais qu'elle se rapprochait de lui, et sa violence à lui me faisait flipper pour elle. Et j'avais le sentiment de la perdre. De perdre ce lien qui s'était noué entre nous, de perdre tous nos points communs, tous nos rires et tous nos souvenirs. J'avais l'impression de tout perdre sans avoir rien fait pour. Et je ne voulais pas tout perdre. Je ne voulais pas la perdre. Et je ne voulais surtout pas qu'elle se perde dans une relation qui me semblait dangereuse pour elle. Et j'arrivais pas à m'en empêcher. Mon côté maternel. Mon côté etouffant avec mes proches. Avec ceux qui comptent. Avec ceux que j'aime. Ouais je me rendais compte que c'était surement l'étouffer mais j'étais comme ça.

Je l'ai vu partir dans le salon, et j'en profite. Avec le temps qu'il fait, la plupart sont restés au lit. Nous sommes seules. Un peu comme avant. Un peu comme sur l'île. Je m'avance vers elle et m'assoit à côté d'elle, sur le canapé.

Hey... comment tu vas?

Je ne sais pas comment aborder le sujet qui fâche. Je laisse venir.

« Révélation ! »

+ Jena & Charlie +

Cela allait faire bientôt un mois que nous étions entré dans la maison des secrets. Si le temps pouvait paraître long par le manque de nos parents, de notre famille et de nos amis, il paraissait être si rapide par rapport au nombre de liens que nous avions déjà tissés tous ensemble. Il y avait Art avec qui j'avais mon rendez-vous quotidien. Chaque soir on se retrouvait après le repas du soir sur la table extérieure. Seuls les soirs de soirée à thème nous en empêcher. On se racontait un peu de tout, de notre journée, de nos envies, de nos pensées. Un lien naturel qui s'était créé entre nous un soir où le coucher du soleil nous avait amené à entamer une discussion sur cette fameuse table, notre table ! Il y avait aussi Lucas... Je ne savais pas très bien définir notre relation à tous les deux, mais une chose est sûre il y avait quelque chose d'unique. Ma maladresse nous avait amené à nous rencontrer dans la salle de bain, un lieu incongrue pour une rencontre. Si le premier contact n'avait pas été des meilleurs, nos diverses discussions nous avaient appris à nous apprécier. Mais le jour où j'avais reçu la lettre de Steven, tout avait changé. Alors que j'avais perdu depuis des années toute confiance en les hommes, j'avais pourtant trouvé le courage dans ses bras de lui raconter mon passé. Et puis il y avait Charlie. Notre première rencontre avait été unique, j'avais manqué de la noyer dans la piscine et l'avais sauvé de la noyade. De là était née une amitié entre nous qui a su se renforcer au fil des jours et des événements. L'Île Sainte-Hélène, où on avait été isolée ensemble parce qu'elle avait prit ma défense face à la Voix, nous avait permis de nous confier l'une à l'autre. Mais depuis notre retour dans la maison, nous avions passé moins de temps ensemble.

Ce matin le temps n'était pas propice à se trouver dans la jardin, et étant incapable de rester dans mon lit, j'avais préféré me lever pour me poser dans un des canapés du salon. Seule, je m'étais perdue dans mes pensées, jouant machinalement avec l'une de mes bagues. Soudain je sens quelqu'un s'asseoir à mes côtés, je tourne la tête, surprise, et voit Charlie. Elle me demande comment ça va, je lui souris. Je suis heureuse qu'elle soit là.

« Hey ! Tout va bien et toi ? Je suis contente que tu sois là. »

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J'avais cette boule au ventre parce que je savais ce que j'étais venue faire ici. Et je savais très bien comment allait se terminer cette discussion, mais il fallait le faire. Je n'avais pas le choix, c'était ce qu'il fallait faire, et je le savais. Parce que je ne pouvais pas laisser certaines choses se produire. Parce que Jena comptait, je n'y pouvais rien. Sa relation avec Lucas, je ne pouvais pas la voir d'un bon oeil. Et je savais très bien que c'était purement personnel. Une conséquence de notre dispute à lui et à moi. Mais il n'était comme ça avec les autres. En tout cas pas avec elle. Pour l'instant en tout cas. Mais qui me disait qu'il ne risquait pas de le devenir? Qui me disait qu'il ne risquait pas de devenir violent avec elle aussi? Il fallait que je la prévienne. Que je lui dise au moins ce dont il était capable. Parce qu'elle ne savait pas. Je ne savais même pas si j'avais raison de lui en parler, mais est-ce que je pouvais me taire là-dessus? Est-ce que j'avais le droit de ne rien dire? Si on laisse quelqu'un mourir devant nous sans lui venir en aide, est-ce un meurtre? A mon sens oui. Alors je ne pouvais pas la laisser se tromper sur Lucas. Parce que j'étais persuadée d'avoir vu le vrai Lucas. Je m'étais perdue. Je me suis flouée sur lui, mais ça, je ne le sais pas encore. Il ne m'a montré que l'image d'un fou. Je voudrais moi aussi le connaître comme Jena le connaît. En bon garçon. Peut-être pas aussi fort. Non surement pas aussi fort, je ne veux pas de lien amoureux avec lui. Mais j'aurai aimé qu'il ne me dise pas ce qu'il m'a dit.

Jena allait bien. Pour l'instant. Et après? APrès que je lui ai dit ce que je voulais lui dire, comment irait-elle?

Ca me manque un peu quand même l'île... tu sais... quand on était toutes les deux et qu'on... ça semblait si simple...

Je bafouille, je ne sais pas comment amener le sujet.

Je m'inquiète pour toi.

Bon voilà, c'est lancé. C'est dit.

« Révélation ! »

+ Jena & Charlie +

Un malaise se faisait sentir dans sa voix... Que se passait-il ? Que voulait-elle me dire ? Était-ce à propos de notre éloignement cette semaine ? Était-ce à propos du buzz de vendredi dernier ? Je ne voulais pas m'embrouiller avec elle, j'espérais que ce n'était rien de grave. Je me suis attachée à elle, je tiens à elle. J'étais vraiment désolée de l'avoir buzzé, mais je n'avais d'idée sur personne d'autre et Syloë n'en avait pas non plus. Alors j'avais dû faire un choix, pas des meilleurs je le reconnais. Je n'aurais pas dû parler de sa fille, je savais qu'elle tient à elle plus que tout au monde, j'avais pu le constater sur l'Île Sainte-Hélène, car elle m'en avait parlé, car j'avais entendu sa conversation Skype avec Loanne. Je m'en voulais d'avoir fait ça, je n'avais pas vraiment réfléchi à cela quand il avait fallut buzzer. Mais je n'avais pas réussi à trouver les mots après ce soir là pour le lui dire, je n'avais pas su trouver le courage de venir la voir. Quand on regarde l'émission derrière notre télévision on ne s'imagine pas le côté humain de cette aventure, on ne voit que les côtés stratégique et joueur.

L'île lui manquait. Cela voulait-il dire qu'elle ne m'en voulait pas pour le buzz alors ? Plus simple... Je voyais tout à fait ce qu'elle voulait dire. Cet isolement nous avait tant aidé à avancer. Puis soudain, je compris d'où venait le malaise. Elle était inquiète pour moi. Je ne savais pas vraiment pourquoi, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter pour moi, tout se passer bien.

« Inquiète pour moi ? Il n'y a pas raison... Qu'est-ce qui t'inquiète tellement ? »

Messages : 320 Date d'inscription : 12/07/2014

Là, assises toutes les deux sur le canapé, j'ai l'impression que tout est à nouveau comme avant. Comme sur l'île. La complicité est retrouvée. Me serai-je inquiétée pour rien? Je suis là, face à elle et tout semble à nouveau si simple. Elle comprend ce que je veux dire quand je dis que là haut, c'était plus simple. Sur cette île. Le fait d'être coupées des autres, cela avait changé tout. On avait trouvé quelque chose dans le regard, quelque chose qui nous permettrait de nous comprendre sans parler. Ils nous suffisaient de nous regarder. Et là, elle a compris. Par contre elle ne comprenait pas vraiment mon inquiétude. Moi non plus au juste je ne la comprenais pas vraiment. J'en venais même à me demander si je n'étais pas simplement jalouse de sa relation avec Lucas. Mais pourquoi? De qui? Je ne sais pas, il n'y a aucune raison de l'être. Je suis inquiète oui. Inquiète.

Lucas.. je sais que tu ... enfin que tu ... l'apprécies beaucoup... mais... j'ai peur de ce qu'il cache. De ce qu'il est...Il me fait peur...

Comment lui dire? Comment lui dire qu'il a été violent avec moi? Comment lui dire sans la blesser, sans qu'elle se vexe, sans qu'elle se braque. Je suis sur un terrain glissant.

« Révélation ! »

+ Jena & Charlie +

Lucas ?! Notre discussion sur l'Île Sainte-Hélène me revenait si clairement d'un coup, je me rappelle de ce que je lui avais confié vis à vis du comportement de Lucas lorsque Charlie l'avait embrassé. Mes peurs, mes craintes qu'elle avait tenté de chasser. Je pensais que tout ceci était oublié. Elle avait peur de ce qu'il pouvait cacher... Il lui faisait peur. Les rôles s'étaient inversés. Alors qu'il y a un peu plus d'une semaine c'était moi qui était inquiète à ce sujet, maintenant c'était. Qu'avait-il pu bien se passer pour qu'elle réagisse comme ça ? Je n'avais plus aucun sur Lucas, pas après ce qu'il s'était passé dans la salle CSA. Mais ça elle ne le savait pas, je ne l'avais raconté à personne. Ce moment était ancré à jamais dans ma mémoire, la première fois que je redonne ma confiance en un homme. Je voulais que ce moment soit le notre, rien que le notre. Mais fallait-il que je lui dise pour la rassurer... ou suffirait-il de lui dire que je n'avais plus peur maintenant. Que cette crainte que j'ai eu sur cette île n'avait été influencée que par le fait que je ne supporte plus que l'on soit violent envers une femme. Je sondais son regard mais je n'avais rien à y lire en dehors de la peur qui la hantait. Qui avait-il de si grave pour qu'elle est si peur, elle qui semblait sans crainte ! Je pris une de ses mains entre les miennes et la regardais dans les yeux.

« Que se passe-t-il Charlie ? Cette discussion qu'on eût sur l'île est loin pour moi, j'ai apprit à découvrir Lucas depuis. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi. Tu l'as dit tout même, cette maison nous rend tous fous. Sa réaction a été démesurée. »

Messages : 320 Date d'inscription : 12/07/2014

La chaleur de ses mains qui entre dans la main, dans celle qu'elle a prise. Si délicatement. Le geste me rappelle celui de ma mère. Si doux. La même façon de me calmer, quand enfant, je pleurais après avoir subi les moqueries du voisin. Le même ton dans sa voix. Les deux scènes se superposent. Celle de jadis, de mon enfance, quand j'avais peur de retourner dehors, de retourner à l'école, de subir à nouveau ces moqueries. Et cette scène d'aujourd'hui, quand Jena prend ma main et tente de me rassurer sur la peur qui monte en moi. Deux scènes qui n'ont a priori aucun lien entre elles, et pourtant mon esprit en a fait un. Mon esprit a fait la connexion, je dois remuer la tête pour faire partir cette image. Cette maison nous rend tous fous, oui elle a raison. Tous fous de tout. D'inquiétude, de chagrin, de joie, d'amour, d'amitié. On ressent tout plus fort. Et ce que je ressens pour Lucas est amplifié. Je ne peux pas lui dire ce que je ressens, ce qu'il m'inspire, parce que ce serait injuste. Injuste parce qu'ici tout est démultiplié. Injuste parce que cette dispute dans la cuisine, j'en suis tout autant responsable que Lucas. C'est la faute de cette maison. C'est cette maison qui nous rend tous fou. C'est cette maison qui m'a fait superposer ces deux scènes il y a un instant.

Alors oui, je lui souris, je tente de lui sourire, mais mon sourire est faux. Parce que les mots de Lucas reviennent. Forts. Blessants. Et je comprends le lien qu'a fait mon cerveau tout à l'heure. Les moqueries subies par le voisin. Les remarques de Lucas. Et ce moment de réconfort. Tout se superpose à nouveau. Je ne suis pas folle pourtant.

Oui mais il l'a fait... Et c'est ce dont il est capable... Je n'aurai pas du te dire que tout allait bien sur l'île, parce que n'y croyais pas moi-même. Lucas me fait peur. Pour toi.

Et je lève la tête vers elle. Et je revois mon visage d'enfant se relever vers celui de ma mère. Non maman, ça ne va pas, il a été méchant. Non Jena, ça ne va pas, Lucas a été méchant. La violence ne doit pas être acceptée.

Je sais que je ne dois pas m'inquiéter pour toi, que tu es une grande fille et tout... mais c'est plus fort que moi...

Je lui cache ses mots. Ceux que Lucas a prononcés. Lorsqu'il m'a traité de folle. Lorsqu'il a parlé de ma fille. Parce que j'ai honte de ce qu'il m'a dit. Parce que j'ai trop souvent entendu ces mots...

« Révélation ! »

+ Jena & Charlie +

Elle souris... mais je reconnais ce sourire. Son sourire n'est pas sincère, elle me souris pour ne pas me blesser. Mais je ne veux pas de ces faux sourires, car ils ne sont que mensonges et je n'aime pas le mensonge... Pas venant d'elle en tout cas. Je la supplie du regard, mais elle continue à me cacher quelque chose. J'aimerais tant qu'elle me dise tout... Je suis parfois fragile, surtout quand il s'agit de mon passé, mais je suis capable d'affronter ce qu'elle a à me dire. Ces non-dits me brûlent le coeur... J'ai besoin de savoir ! Pourquoi le pense-t-elle si violent, alors qu'il ne s'agit que d'une bousculade incontrôlée ? Il y a forcément quelque chose d'autre, que je ne sais pas. Je suis perdue, je ne sais plus quoi penser... C'est-il réellement passé quelque chose d'autre ? Si oui il fallait qu'elle me le dise. Mais serais-je vraiment capable d'entendre ce qu'elle a à me dire comme je le prétends ? Et une fois que je saurais tout, comment allais-je réagir ? J'étais prête à prendre le risque, quitte à ce que ça fasse mal... Son inquiétude ne pouvait pas être infondée, je ne pouvais pas penser cela. Pas venant d'elle. Mes mains se resserrent autour de la sienne.

« Dis moi tout Charlie, s'il te plait. J'ai besoin de savoir pourquoi Lucas te fait si peur ! »

Messages : 320 Date d'inscription : 12/07/2014

Qu'est-ce que je suis censée lui dire? J'étais aussi violente que Lucas le jour-là. J'ai fait autant de casse que lui ce jour-là. Cette maison nous rend fou, on ne sait plus ce que l'on fait, mais une fois que c'est fait, plus moyen de faire marche arrière, tout est enregistré. Filmé. Les preuves sont là. Là, j'aurai voulu pouvoir faire marche arrière, pouvoir effacer le moment où je viens vers Jena pour lui parler de ça. Parce que si je parle de ce qu'il a fait, je dois dire ce que moi j'ai fait. Et je dois tout lui dire. Mais si je lui dis tout, il ne reste plus rien. A part cette lueur dans ses yeux. La lueur dans les yeux de Lucas. Celle-ci, elle n'était pas feinte. Et alors quelle crédibilité j'ai à parler de lui? A la mettre en garde contre lui? Pour une étincelle dans son regard? Pour les mots qu'il a prononcés? Parce qu'il m'a fait du mal? Mais elle dans tout ça?

Je n'aurai pas du venir te dire ça... Oublie ce que je t'ai dit... C'est avec moi qu'il a un problème, pas avec toi. C'est personnel...

Je retire ma mains des siennes. Parce que j'ai le sentiment que ce que je fais n'est pas juste. Que je fais quelque chose que je ne suis pas censée faire. Parce que je ne peux pas simplement lui dire que son regard était effrayant, que ses paroles étaient violentes. Et qu'elle attend des faits. Des gestes. Il n'y a pas de geste. Faire marche arrière est impossible.

Je suis qu'une folle à ses yeux... une sale folle. Je ne le sens pas ce mec, il ... c'est un volcan. Et je veux pas que tu sois là quand il sera en éruption. Que tu sois trop proche de lui à ce moment là...

Je ne veux pas que tu fasses partie des victimes.

On s'est... en quelque sorte battus lui et moi...

Raclement de gorge. Ben oui comment dire ça? Je me frotte le visage de mes deux mains. Je ne peux plus m'arrêter maintenant. La rage de l'autre fois remonte à la surface.

Il m'a.. on s'est balancé des assiettes dessus. Il m'a poussé à bout... Il a dit des choses sur ma fille... je... Il me visait directement... Ca aurait pu très mal finir...

« Révélation ! »

+ Jena & Charlie +

Non ! Elle ne pouvait pas faire ça, elle ne pouvait pas arrêter la conversation là... Pas après m'avoir soufflé à demi mot qu'il y avait un réel problème ! Elle retire sa main de la mienne... Ne part pas ! Finalement elle lâche ce qu'elle avait à me dire. Comment ?! Tout tourne autour de moi, j'ai l'impression de perdre pied. Mes pensées s'embrouillent, je baisse la tête. Comme si tout s'écroule tout autour de moi. Deux des personnes qui me sont le plus chères ici s'étaient battus... avec des assiettes ! Ils auraient pu se blesser... Charlie était blessée ! Blessée moralement... Lucas avait touché une corde sensible chez Charlie, sa fille ! Pourquoi avait-il fait ça ?! Pourquoi avaient-ils fait cela ?! Qu'est ce qu'ils leur étaient passés par la tête ! Je ne sais plus quoi penser... Où est le vrai, où est le faux ? Que me fait cette aventure... Je ne sais plus quoi faire. Je ne sais plus quoi penser. Que devais-je faire, là, maintenant ? Les paroles de Charlie repasse en boucle dans ma tête. Un volcan... Elle a peur qu'à mon tour il me blesse. Ce n'est pas l'image que j'ai de lui, je ne veux pas avoir cette image de lui, je ne peux pas avoir cette image de lui. Pas après ce qu'il avait fait pour moi. Je repense à la salle CSA, à ses paroles, à ses gestes. Ce n'est pas possible, pas possible !

« Ce n'est pas possible ! Je t'en supplie Charlie, ne me dit que le premier homme en qui je redonne ma confiance peut blesser... »

Ma voix se fait suppliante. Je ne peux pas imaginer ça... non je ne peux pas. Je peux revivre ce jour là comme si j'y étais encore. Son regard qui me criait de lui faire confiance. Cela ne peut être l'homme que me décrit Charlie, ce n'est pas possible. Je n'accepte pas ce que Charlie vient de me dire, mon coeur ne peut l'accepter. Mon coeur se serre... Ma respiration se fait difficile. Je lève les yeux vers Charlie. Je ne veux pas la perdre... Mais je ne peux pas perdre Lucas non plus. Se serait admettre que je me suis trompée, une nouvelle fois. Je ne peux admettre que pour la première fois où je redonne ma confiance, c'est un échec. Je suis tiraillée entre le coeur et la raison.

« Non ! Je ne peux pas... Va-t-en Charlie ! Tu ne peux pas me faire ça... tu ne peux pas me dire ça ! Va-t-en ! »

Je cris, mon coeur saigne... La rupture est atteinte ! Le coeur l'a emporté !

Messages : 320 Date d'inscription : 12/07/2014

Mes mots ont l'effet d'une bombe. Je la vois partir, de secondes en secondes. Je vois son visage se détruire petit à petit, je vois son expression changer. Et je comprends. Qu'en voulant bien faire, j'ai fais mal. Que je viens de faire une erreur. Et je regrette mes paroles. En une seconde. L'ignorance est-elle préférable à la connaissance douloureuse? On peut aimer quelqu'un mais détester ce qu'il a fait. L'incompréhension dans son regard me fait du mal. Elle ne me croit pas. Elle ne veut pas me croire. Sa voix se casse, mon coeur se brise. Je viens de lui faire du mal. En une seconde, en une parole, en une phrase. Elle ne veut pas refaire confiance à quelqu'un capable de la blesser. Elle me supplie, j'ai envie de lui dire que je me suis trompée, que j'ai tort, j'ai envie de la prendre dans mes bras et de lui dire que tout va bien aller, que je me suis trompée, mais je ne peux pas.

Son cri me glace le sang. Le rejet. La rupture. Le froid. Elle me demande de m'éloigner. La vérité ne passe pas. Elle la refuse. Je ne connais que trop ce reni de la vérité. Je ne connais que trop ce regard qu'elle me lance. La vérité exposée, et le refus de la voir. Le mensonge que l'on préfère à la vérité difficile. Douloureuse. Je sais comme ça brûle à l'intérieur. Je connais sa douleur. Je ne la connais que trop bien. Elle me rejette, elle me repousse. Elle met des barrières. Va-t-en. M'en aller. Loin. La laisser dans l'ignorance. La laisser dans le mensonge. Préférable à la vérité douloureuse. J'ai toujours préféré la vérité, aussi douloureuse soit-elle.

Le mensonge me tue. Le mensonge me brûle. Non. Non, je ne veux pas. Je ne veux pas m'en aller, je ne veux pas la laisser. Je ne veux pas la laisser préférer le mensonge. Je ne veux pas qu'elle me rejette. Je ne veux plus être rejettée encore une fois. Pas encore. Pas par elle. Je ne voulais pas la perdre. Je viens de la perdre. Je veux me rattraper, je rattrape ses mains dans la mienne.

Non... Non, je ne veux pas... Je ne veux pas m'en aller...

Son cri me tue. Son cri me brûle. Jena, ne me repousse pas. Je regrette. Je suis tellement désolée. Tellement désolée.

Je ne voulais pas... te faire du mal... Je voulais juste que tu saches par moi, parce que tu aurais fini par le savoir autrement...

Ces mots. Une supplication. Ne me rejette pas. Ne détruis pas tout. Qu'ai je fait? Est-ce que je viens réellement de tout détruire? De détruire la complicité que l'on avait réussi à créer malgré tout? Est-ce que tout vient de se finir en une seconde?

« Révélation ! »

+ Jena & Charlie +

Le coeur l'a emporté mais la raison s'accroche. Elle ne veut pas partir. Alors que je le lui demande de partir, elle reste. Elle s'accroche. Ses mains s'accrochent aux miennes. Son geste rajoute une pression supplémentaire à mon coeur. Le tiraillement revient. Le coeur... La raison... Pourquoi les deux n'arrivent pas à cohabiter chez moi ? Le coeur rejette la raison. La raison blesse le coeur. Faut-il toujours faire un choix ?

Je ne peux pas faire ce choix. Car Charlie compte pour moi, compte beaucoup trop pour que je la rejette définitivement. Je lui faisais confiance, je lui fais confiance. Malgré que je ne peux pas accepter ce qu'elle me dit aujourd'hui. Car Lucas compte aussi. Il a été là au moment où j'ai été au plus bas, sans me juger. Je lui ai accordé ma confiance, je lui fais confiance.

Il me faut prendre une décision. Trouver une solution. Je ne peux plus supporter cette pression sur mon coeur. Pourquoi as-tu provoqué cela Charlie ? Tu sais pourtant que ça fait mal. Tu sais mon passé, tu en sais beaucoup trop pour savoir que lorsque tu allais me dire ça je ne pourrais le supporter. Alors pourquoi l'as-tu fait ? Tu ne le connais pas, tu ne peux pas le juger comme tu l'as fait là...

« Qu'en sais-tu réellement Charlie ? Cette histoire c'est entre lui et toi. Comme il y a une histoire entre lui et moi. Tu ne sais pas tout Charlie... »

C'est la seule parade que j'ai trouvé pour ignorer ce qu'elle venait de me dire. Pour ignorer tout ce qui venait de se passer. Faire comme si ça ne me concernait pas. Car ça ne me concerne pas en réalité. C'est entre Lucas et elle. Même si je suis incroyablement désolée qu'il est fait ça, qu'il est prononcé ces mots, cela ne me concerne pas. Ma voix est de nouveau posé. Le pression s'en va. J'ai réussi... La raison et le coeur cohabite enfin dans mon coeur.

Messages : 320 Date d'inscription : 12/07/2014

Ca brûle mes veines. Mon âme. Je la vois hésitante. Je la comprends hésitante. Et ces mots sortent. Ses mots sortent. Me donnant une porte de sortie. Un moyen de reconstruire ce que je viens de détruire. Un moyen d'effacer ce que j'ai dit. En partie. On n'efface jamais vraiment tout. Mais ces mots sont connus à mon oreille. Je ne connais pas tout. Je ne connais rien de leur histoire elle a raison. J'ai jugé. J'ai jugé. Alors que je n'en avais pas le droit. Ne m'a t'on pas assez jugé pour mon histoire avec eux?

Non... tu as raison... Je ne connais pas tout... Je ne connais rien...

Oui elle a raison. Complètement raison. J'ai eu des mots que je n'aurai pas du avoir. Ce que j'ai cru savoir, je ne le savais pas. Et je ne devais pas lui en parler. Je me giffle mentalement. J'ai envie de hurler. Ma grande gueule va finir par me perdre un jour, par me faire perdre ceux qui comptent pour moi. Je blesse sans réfléchir. Je fais mal sans réfléchir. Je trahi sans m'en rendre compte. Je viens de la blesser, de la trahir. Ma main lâche la sienne. Je regrette ce que j'ai dit. Ce que j'ai fait.

Tu as raison. Je ne connais pas votre histoire. Et je n'ai aucun droit de m'en mêler.

Je dois m'en éloigner. Physiquement. Pour faire comprendre à mon esprit de s'en éloigner aussi. Je me suis levée du canapé sans m'en rendre compte. Un pas en arrière. Un seul.

Je te souhaite d'être heureuse...

Deux pas en arrière. Trois. Quatre. Le bruit de mes pas qui s'éloignent. Qu'ai-je fait?

RP TERMINE